Bilan d’un été de colo au niveau national
Une salle bien rempli pour le bilan estival 2014
Dresser le bilan de l’été est toujours très utile, d’autant plus lorsqu’il est partagé avec de multiples confrères organisateurs et des représentants des services officiels
L’UNAT organisait ainsi ce jeudi un bilan estival à Paris en présence d’une trentaine d’organisateurs différents, du chef de bureau de la DJEPVA (Direction de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et de la Vie Associative) et de représentants de la CNAF (Caisse Nationale d’Allocations Familiales) et de VACAF. Ce fut l’occasion de partager les difficultés rencontrées pendant l’été et de faire un rapide tour d’horizon des dossiers aux longs cours de notre secteur.
Premier constat, les séjours de l’été (représentant 70% de l’ensemble des séjours) se déroulent de plus en plus majoritairement en juillet. Ainsi, sur l’ensemble des séjours, 65% se sont déroulés en juillet. Cela génère de fortes tensions sur les équipes et une réelle pénurie de directeurs. Difficile de trouver une seule explication à ce phénomène, les vacances familiales étant globalement équilibrées sur les deux mois de l’été depuis plusieurs années. D’autre part la baisse de fréquentation des séjours semble s’être stabilisée en 2013, avec un recul de moins de 1% par rapport à 2012 (les chiffres 2014 n’étant pas encore connus).
Concernant l’image des camps de vacances, les différents épisodes médiatiques négatifs (reportage de M6 diffusé juste avant l’été, drame en Ariège…) n’ont pas fait de bien à notre secteur. Ils trouvent un retentissement d’autant plus fort qu’aucune communication institutionnelle positive n’est réalisée avant l’été. De plus, le creux de l’actualité et les réactions pas toujours très bonnes des différents acteurs des colos n’améliorent pas les choses. Reste que les colos demeurent bien plus sures que le contexte familial en termes d’accidentologie.
Les problématiques d’application du repos compensateur prévu par la loi dans le cadre du CEE (Contrat d’Engagement Educatif) posent toujours de réelles difficultés à nombre d’organisateurs. De fait, cette application est plus souvent virtuelle que réelle. Pour autant, aucune action ne se profile à l’horizon sur ce thème alors que les deux premières décisions judiciaires pouvant y être reliées arriveront sous peu. Plus surprenant, les plaintes d’animateurs sur leurs conditions de travail se multiplient, mettant en cause tout à la fois leur temps de repos, la qualité de leur hébergement, les activités pratiquées…
Du coté du portail VACAF simplifiant la gestion des bons vacances édités par les différentes caisses d’allocations familiales, le bilan est globalement satisfaisant. De plus en plus de CAF rejoignent ce dispositif qui a géré 60 000 bénéficiaires en 2014 pour 14 millions d’euros d’aide. La durée moyenne des séjours subventionnés a tendance à baisser, mais s’établit encore à environ 12 jours. À noter toutefois que la majorité des familles aidées ont un quotient familial supérieur à 400€ (les plus modestes étant donc difficilement touchés). Plusieurs modifications pouvant continuer à aider les organisateurs sont à l’étude, le dispositif continuant à monter en puissance.
Enfin, la charte des colos nouvelles générations préparée par le ministère est désormais presque finalisée, même si des questions importantes restent en suspens, comme la durée minimum d’une colo. Si tout va bien, cette charte déclarative (à la différence d’un label accompagné de contrôle) pourra être mise en œuvre prochainement, même si elle ne suffira pas à elle seule à relancer les colonies de vacances. Des campagnes de communication utilisant des outils plus actuels que les simples affiches « les colos c’est bon pour grandir » sont également à l’étude, mais sans échéance précise.
Le bilan du cru 2014 est donc plutôt positif, même si les organisateurs sont toujours en attente de décisions politiques fortes pour relancer le secteur. La multiplication des ministres en charge de ce dossier (3 en un an) risque de ne pas faciliter les choses. Prochain rendez-vous d’ici quelques semaines pour le colloque de l’UNAT qui sera l’occasion d’évoquer la question du départ, qu’il soit local ou lointain.
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