#InstantColo : aux organisateurs de défendre les colos !
"En colo, je change d'air" ou "En colo, je m'amuse" : les messages de la campagne valorisent les bienfaits d'une colo.
En lançant hier la campagne #InstantColo pour redorer l'image des séjours de vacances, le ministre Patrick Kanner a voulu leur donner un nouveau souffle. Mais ces efforts devront aussi être relayés par les organisateurs eux-mêmes.
Après une campagne de communication lancée rapidement il y a deux ans - #macoloamoi avait fait parler d'elle durant un été seulement - le ministère de la Jeunesse et des Sports a lancé une opération plus ambitieuse cette année, avec le soutien de l'UNAT, de la JPA et de la CNAF. Autour de trois visuels et de trois messages, la campagne #InstantColo se déclinera aussi sur Twitter pour recueillir les souvenirs des jeunes partis en colonie de vacances. Un guide contenant 14 questions-clés est également sorti pour renseigner les parents afin de les accompagner dans leur choix de séjour.
Un travail à engager aussi par les organisateurs
En déplacement hier à Saint-Grégoire (35) dans le cadre d'une formation BAFA, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, a tenu à rappeler que la colo représentait "une rupture indispensable" pour les enfants et les adolescents. Mais lancer une campagne de communication nationale pour booster les séjours, c'est aussi rappeler en creux que leurs effectifs baissent d'année en année... Et accréditer l'idée que la colo serait vouée à disparaître. De fait, les médias qui se sont fait hier l'écho de cette campagne ont rappelé ce tragique fait divers l'été dernier en Ariège, comme un frein possible au départ pour des parents anxieux. Peu importe que les statistiques prouvent la sûreté des colonies de vacances, le discours médiatique met toujours l'accent sur les rares faits divers de nature à dissuader les parents !
Et si, pour venir en relais de la campagne du ministère, la balle était aussi dans notre camp en tant qu'organisateur ? Et si, au lieu de déplorer les visions caricaturées dont souffrent trop souvent les colos, on essayait de produire un discours positif pour convaincre les parents réticents et montrer ce que vit vraiment un enfant pendant un séjour ? Nos catalogues, nos sites web et nos affiches montrent trop souvent d'alléchantes activités. Elles touchent les parents convaincus des bienfaits des colonies, mais ne visent pas ceux qui ont des doutes. A nous de savoir valoriser les amitiés nées en colo, les petites conquêtes sur le chemin de l'autonomie, les bienfaits d'une séparation. Organiser un séjour, ce n'est pas que le vendre à un public conquis d'avance. C'est d'abord défendre un projet et convaincre le plus grand nombre de son utilité.
Bientôt le label
Diffusons-nous assez de photos qui montrent le quotidien d'un enfant en colo (sa relation aux animateurs, la gestion de ses affaires, ses liens avec les autres enfants...) ? Produisons-nous assez de vidéos susceptibles de décider des parents réticents à l'inscription ? Les organisateurs devraient s'emparer de cette question, non pour produire un discours formaté et commercial, mais pour donner la parole aux jeunes qui vivent la colo. Ce sont eux qui peuvent être d'excellents relais pour convaincre d'autres enfants à leur tour.
En appui à ce travail, le futur label "Colos nouvelle génération" pourrait permettre de valoriser les séjours de qualité. L'Etat entend en effet s'impliquer davantage pour les colos avec la mise en place prochaine du label "Colos nouvelle génération", qui serait décerné pour des séjours visant la mixité sociale, défendant un projet éducatif de qualité et favorisant l'association des parents. Une étape supplémentaire dans la reconquête du public.
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