La fin d’une colo survient souvent sans prévenir. Etreintes éterminables sur le quai de la gare, échanges d’adresses griffonnées sur un bout de papier... Pourtant, le dernier jour de la colo devrait être préparé dès le premier !
La rentrée scolaire approche, les colonies de vacances s’achèvent les unes après les autres. Cette parenthèse d’une ou deux semaines, dans un milieu bien différent de son quotidien, aux côtés d’enfants et d’adultes nouveaux, ressemble à une bulle hors du temps pour chaque enfant. Des amitiés se sont nouées rapidement, les activités se sont enchaînées, les nuits loin de la maison ont défilé... Et la fin de la colo survient, brutale, alors que personne ne l’attendait.
Dans beaucoup de séjours, la dernière veillée est marquée par un temps fort, souvent une soirée commune où l’exception, ce sera d’avoir le droit de se coucher plus tard. Comme pour repousser le moment inéluctable de la séparation et de la dislocation du groupe. Mais cette soirée commune ne trouverait-elle pas mieux sa place au milieu du séjour plutôt qu’à la toute fin, quand tout concourt finalement à la relier au départ ? N’y a-t-il pas un côté artificiel, commandé par les adultes, dans ces pleurs d’enfants à la fin de chaque boum de fin de séjour ? Le dernier jour, la dernière soirée, ne se doivent pas d’être exceptionnels. Ils doivent au contraire ressembler aux autres jours de la colo pour faciliter un retour chez soi en douceur.
Anticiper la fin d’une colo, c’est aussi amener les enfants à se projeter dans ce qui les attend après. S’intéresser à la suite de leurs vacances, à leur entrée au collège, à leur crainte de s’ennuyer chez eux, c’est leur rappeler doucement que la colo a une fin. Convoquer les souvenirs de la maison et les projets à venir sont autant de façon de faire entrer l’extérieur dans la colo, plutôt que d’en faire un milieu coupé de tout. En tissant des liens avec l’ailleurs et le futur, l’animateur permet à chaque enfant de se préparer à la fin du séjour.
Car le temps de la colo échappe trop souvent aux enfants : il est donc important de leur donner le moyen d’organiser leur temps jusqu’à la fin du séjour. Un planning complété jour après jour permet facilement de voir la fin du séjour se rapprocher. Dans les derniers jours, les enfants peuvent alors se lancer dans des activités qui comptent à leurs yeux : faire voguer le bateau construit en début de séjour, se décider à passer une nuit en bivouac alors que l’appréhension l’emportait encore il y a quelques jours, partager un jeu avec les copains qu’on vient de se faire… En donnant la maîtrise du temps aux enfants, la fin du séjour ne survient pas brutalement, prenant chacun de court et laissant des regrets amers.