Les séjours de vacances à la neige nécessitent toujours une adaptation progressive des enfants aux conditions climatiques. Passage en revue des effets de l’altitude sur les yeux, la peau, la température corporelle…
Le milieu naturel d’une colonie de vacances a toujours une incidence sur la santé des enfants. Les premiers organisateurs de séjours le savaient bien, eux qui envoyaient de nombreux enfants à la montagne pour leur faire profiter d’un air pur et ainsi améliorer leur santé. Mais si les séjours en montagne sont connus pour être revigorants, il ne faut pas oublier les quelques désagréments qui peuvent survenir sous les effets de l’altitude.
Les animateurs sont généralement peu sensibilisés à cette question, alors qu’elle est essentielle. La préparation d’une colonie de vacances à la neige ne doit pas simplement consister à maîtriser un répertoire de jeux avec des skis : elle doit inclure une recherche sur les conséquences de l’altitude pour garantir la santé des enfants durant le séjour. Les effets du climat montagnard sont parfois insidieux car ils ne se révèlent pas immédiatement, d’où l’importance d’une bonne prévention.
La luminosité est plus importante en montagne. Cela tient à deux raisons principales. D’une part, la couche atmosphérique est moins épaisse, la lumière se diffuse mieux à travers de faibles épaisseurs nuageuses. D’autre part, les effets de réverbération du soleil par la neige et la glace sont importants. On estime que sur la neige, 85% de la lumière est réfléchie. C’est ce qui donne ce bronzage particulier qui permet d’identifier rapidement un vacancier revenant du ski ! Il est donc primordial, avant toute sortie au ski, d’équiper les enfants de lunettes de qualité.
Les lèvres crevassées ou desséchées sont le lot commun des enfants partis à la neige. C’est, avec le nez, la partie du visage la plus exposée au froid. Les lèvres ressentent durement les agressions du vent, des rayons UV et du froid. Elles se déshydratent rapidement : il faut savoir que la peau des lèvres est cinq fois plus fine que celle du visage et qu’elles ne possèdent pas de glandes sébacées. L’emploi régulier d’un stick à lèvres avec écran total permettra de prévenir les agressions du froid et du soleil. Mais attention, car les enfants ne pensent pas tous spontanément à en mettre !
En altitude, la pression barométrique est plus faible qu’au niveau de la mer. Elle agit principalement sur l’organisme par la diminution de la pression partielle de l’oxygène dans l’air inspiré. Le corps réagit par une accélération de la respiration et une augmentation de la fréquence cardiaque (on enregistre souvent chez les enfants de 120 à 130 battements par minute). Comme la pression de l’oxygène est plus faible dans les poumons, le corps augmente le nombre de globules rouges dans le sang pour améliorer le transport de l’oxygène.
En montagne, la température s’abaisse par paliers. On estime qu’on perd 0,6°C tous les 100 mètres de dénivelé. Le vent peut venir corser les choses : si la température ambiante est de 0°C mais que le vent souffle à 20 km/h, le corps ressentira une température de -10°C. Pour lutter contre le froid, le port de vêtements adaptés est indispensable. La chaleur corporelle sera mieux préservée avec une superposition de couches de vêtements qui « collent » bien au corps de l’enfant. Les affaires en matière synthétiques, plus respirantes que le coton et qui sèchent plus vite, sont notamment conseillées.